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Mal à la France

 

Chut, ça crève…

Echouages-baleines-et-dauphins-en-France

La gestion des échouages de baleines et de dauphins en France

Chut

Chut

 

 

Carton rouge pour l’Ecureuil

entubage-ecureuilLors de la marée noire du Prestige

Fin Janvier, le centre de soins des Landes situé à 100 km de la côte, avec ses arrivées massives d’oiseaux mazoutés, lance un appel au secours : un centre de pré-soins doit être établi sur le littoral, de toute urgence, dans notre commune (pour des raisons inhérentes à la survie des rescapés).

Nous faisons suivre l’appel au secours qui ne sera pas entendu ou si faiblement que l’on nous fait comprendre que la demande doit provenir d’une association et non d’un seul individu (le centre de soins landais était pourtant sous la responsabilité d’une association et d’une fédération). Le courrier demandé est rédigé mais il demeure sans réponse. Pendant ce temps, 40 % des oiseaux meurent pendant le transport. Sans commentaires…

Puis une banque nous voit œuvrer dans le centre de pré-soins des Pyrénées Atlantiques, au mois de Février, et souhaite nous aider sous forme de partenariat, pour les Landes. Là encore, l’on nous demande un interlocuteur associatif et non individuel. Nous fondons Sibylline dont les statuts seront enregistrés le 4 Mars 2003 à la Préfecture de Mont-de-Marsan et qui paraîtra le 19 Avril 2003 au Journal Officiel. Entre-temps et malgré son engagement officiel, la banque nous a tourné le dos : merci l’écureuil !!! Et de nous demander si une marée noire, une fois exit l’attrait médiatique, ne perdrait pas tout son intérêt… commercial ? !

 

Campagnes de vaccination contre le H5N1

En France, en 2006, les volailles ont dû être confinées. Afin de respecter un label de qualité, certains départements ont eu droit à une dérogation. Les 3 départements concernés étaient les Landes, la Loire-Atlantique et la Vendée. Suite à la campagne obligatoire de vaccination contre le H5N1, seules les Landes sont restées en lice. Cette campagne de vaccination concernait les élevages des communes situées en zone humide. D’après les autorités, voici donc les zones intéressées.

 

Carte-Landes-vaccination-H5N1

Carte de vaccination

 

Les zones hachurées en vert délimitent ces zones de vaccination, donc normalement corrélées à la présence des zones humides.

Il n’est besoin d’être un scientifique de haut niveau pour s’apercevoir que le département des Landes regorge de zones humides. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, il s’agissait d’une zone marécageuse…

Environ les ¾ des élevages se situent au sud de l’Adour, grande rivière qui relie Dax à Mont-de-Marsan (Sud Landes). Le quart restant est disséminé au nord.

Par ailleurs, les Landes se situent sur le couloir de migration Atlantique Est des oiseaux.

Alors ?

Une fois de plus, en matière de faune sauvage, les décisions politiques ne tiennent pas compte de la réalité du terrain. Quelles conséquences au niveau sanitaire alors que tout le monde craint une pandémie ?

 

 

La machine à laver le piaf…

fruit de plusieurs années de recherche…

machine-a-laver-le-piafBref descriptif : cette machine est munie d’un cylindre dans lequel l’oiseau est maintenu par un carcan métallique, ailes déployées et tête recouverte. L’animal est ensuite soumis à des cycles de lavage et de rinçage d’une eau à 40 ° C mélangée à du savon pour le lavage.

Les qualités théoriques de cette machine n’ont pas tenu leurs promesses. Quelques petites précisions dues au terrain : les 7 minutes annoncées peuvent être multipliées par 10 à 15. La contention de l’oiseau dans un cylindre est stressante pour l’animal et peut provoquer des blessures. Le produit envoyé par le système de la machine ne permet pas une entrée en émulsion du pétrole et du savon. La tête doit être nettoyée manuellement et il est souvent nécessaire d’effectuer un deuxième lavage, ce qui multiplie donc la durée des opérations par deux. Au final, cet engin est donc plus lent : 1h30 à 2h avec deux lavages contre 35 min pour un laveur expérimenté, plus coûteux (consommation en électricité (bien supérieure à celle de 2 néons), notamment, comparativement à un nettoyage manuel). Le nombre de laveurs correctement formés est plus facilement multipliable que les machines qui coûtent, au bas mot, la somme de 38 000 euros (250 000 francs).

Le principe d’un lavage efficace est de créer une émulsion entre le produit et le mazout afin d’obtenir un mélange des deux composants, ce qui équivaut à un bain. Projeter de l’eau savonneuse sur l’oiseau, telle que le fait la machine à laver, est donc très largement insuffisant, outre les blessures que cette dernière peut infliger.

Quand on sait que ces machines tentent à s’imposer comme « unité de nettoyage des oiseaux » dans les SDIS littoraux, comme seule réponse à la prise en charge de la biodiversité, ça laisse rêveur… (source)

 

Dissémination d’antifongiques

AspergillusCentres avifaune de la marée noire du Prestige…

Les maladies développées dans de tels centres : la détention des oiseaux, en nombre important comme lors de chaque marée noire, s’apparente à de l’élevage intensif. L’affection la plus à craindre est l’aspergillose (Aspergillus fumigatus). Le protocole américain préconise, en préventif, l’administration d’itraconazole (Sporanox® (liste I) depuis 1993 ; laboratoire Janssen Cilag, numéro AMM : 334628-8). Nous rappelons qu’en France, ce médicament est uniquement destiné à un usage hospitalier et ce, non sans raison : les mycoses invasives (résultantes principalement de Candida et Aspergillus) comptent parmi les pathologies infectieuses les plus graves en santé humaine. Elles représentent aujourd’hui la seconde cause de mortalité par infection fongique à l’hôpital. En onco-hématologie, la situation chez les allogreffés de moelle est préoccupante avec une fréquence au moins égale à 10 % et une mortalité proche de 100 %.

 

Rappel : l’aspergillose (autrefois appelée maladie du poumon de fermier) est due à un champignon filamenteux saprophyte thermophile : Aspergillus fumigatus, jouant un rôle important dans le recyclage naturel du carbone et de l’azote organique. Les caractéristiques biologiques majeures de cette espèce (thermopreferendum de large gamme, capacité de sporulation élevée et absence de besoins nutritionnels spécifiques) lui permettent de coloniser une grande variété de substrats. Il ne s’agit pas d’une zoonose, il n’y a pas de vecteurs : les conidies de cette espèce fongique, présentes en permanence en suspension dans l’air, sont régulièrement inhalées par l’homme et les animaux, et leur petite taille (2-3 microns) leur permet de pénétrer le tractus respiratoire jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Chez les oiseaux marins, la localisation s’observe au niveau des sacs aériens à l’origine d’aéro-sacculites. La période d’incubation est variable, de quelques jours à plusieurs semaines. Il n’y a pas de transmission horizontale.

Chez l’hôte immunocompétent, les défenses cellulaires non-spécifiques éliminent le champignon. Chez le patient immunodéprimé, l’inefficacité de la réponse cellulaire se traduit par la germination des conidies et une expansion mycélienne dans le parenchyme pulmonaire, provoquant une pneumopathie sévère associée ou non à l’envahissement d’autres organes.

 

Aberration 1 : organes cibles et parcours de la molécule

La particularité du tube digestif des oiseaux est de présenter une perméabilité à l’itraconazole (entre autres triazolés) quasiment nulle. Secondairement, les caractéristiques anatomiques des sacs aériens (faiblement vascularisés, absence d’escalator muco-ciliaire), organes où sont localisées les lésions aspergillaires, ne contribuent pas à une bonne distribution du principe actif. Ces inconvénients tentent d’être palliés par une dose préconisée de 25 mg/kg chez des patients insuffisants hépatiques et rénaux ( !, confer nombreuses contre-indications de l’administration de l’itraconazole), soit environ 9 fois plus que les doses en humaine (200 mg/j selon les affections).

 

Aberration 2 : absence de suivi des oiseaux relâchés ou comment disséminer des résistances dans le milieu (en toute ignorance ?)

Nous ne rappellerons jamais assez que l’antibiothérapie doit être raisonnée, même (surtout) s’il s’agit de faune sauvage. Au même titre que les bactéries, les animaux traités avec des antimicrobiens antifongiques peuvent répandre des aspergilles résistants dans l’environnement. Toutes les mesures possibles doivent être prises pour réduire la contamination de l’environnement. Certains des oiseaux relâchés ont été récupérés quelques jours plus tard atteints d’aspergillose. Qu’en est-il des autres ?

 

Aberration 3 : coût du traitement

La couverture antimycosique doit être établie tout au long de la période de réhabilitation. Le coût de l’opération devient prohibitif. Pour information, en 2002, le prix pharmacien HT de la plaquette thermoformée de 30 gélules, dosées à 100 mg, était de 210 euros (1373.40 F). Faîtes le calcul pour un temps de captivité de 15 jours minimum ! C’est d’autant plus une ineptie que tous les centres n’étaient pas même équipés du strict minimum.

 

Conclusion :

Administrer illégalement ou de manière non justifiée de l’itraconazole à des oiseaux dont on ignore le devenir et sans garantie de l’efficacité du traitement, est contraire à la mission du vétérinaire qui n’est pas de jouer aux apprentis sorciers.

La priorité doit être faite aux traitements autorisés, qui, de surcroît, ont fait leurs preuves !

Outre d’autres aspects, l’échec thérapeutique des antifongiques en humaine est lié au statut immunologique du patient mais aussi à la résistance des champignons aux antifongiques.

Il est donc irresponsable de la part du vétérinaire, dont le devoir est d’être garant, par ses pratiques, de la préservation de la santé publique, de favoriser la dissémination de résistances en se fournissant en itraconazole par le biais d’ATU ou sous le manteau via la Belgique. En plus d’être illégale dans le dernier cas, cette attitude est criminelle car elle participe directement à la mortalité des patients hospitalisés et atteints de mycoses invasives.

Et tant que nous y sommes, pourquoi ne pas se fournir en voriconazole (VFEND, laboratoires PFIZER, liste I, date de l’AMM : 19 mars 2002) ?

 

Eoliennes offshore

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Les énergies renouvelables à laquelle appartiennent les éoliennes implantées en pleine mer (offshore) sont, par définition, des formes d’énergie dont la consommation ne diminue pas la ressource à l’échelle humaine.

En France, des appels d’offre sont lancées auprès d’entreprises afin de pourvoir les marchés. Les entreprises qui y répondent (Areva, Nass et Wind, etc…) doivent fournir, lors du dépôt de leur dossier, une étude d’impact, c’est-à-dire une étude ayant évalué les conséquences de l’activité humaine sur le milieu où les éoliennes vont être exploitées.

En premier lieu, l’on peut se poser la question de la pertinence d’une étude d’impact financée et fournie par l’entreprise sachant que si la dite étude s’avère néfaste pour l’environnement, l’appel d’offre ne sera pas remporté. Une indépendance ne serait-elle pas souhaitable ?

En deuxième lieu, pour étudier des conséquences sur un environnement, il est nécessaire d’en connaître la composition, en l’occurrence les espèces marines peuplant les endroits où seront installées les éoliennes. Il est prévu une implantation de fermes d’éoliennes au large de Guérande (Loire-Atlantique) et de la Bretagne dans les prochains mois, or aucun recensement précis des espèces marines n’existe à l’heure actuelle. On connaît la présence d’espèces endémiques en certains endroits mais cela n’a rien à voir avec un recensement à l’échelle d’occupation des parcs éoliens. A moins d’être voyants, comment peut-on évaluer un impact anthropique sur des espèces dont on ignore l’existence ?

Enfin, il faut savoir que les champs électriques et magnétiques générés par les câbles d’acheminement de l’électricité produite est une véritable arme de destruction massive sur les espèces qui y sont soumises, quelle que soit l’espèce et son habitat dans la colonne d’eau. L’enfouissement des câbles dans le sol sous-marin est souvent avancé comme solution palliative à ce phénomène. Malheureusement, cela ne résout rien, la chaleur dégagée par les dits câbles détruisant toute vie qui l’entoure.

N’oublions pas, outre la pollution électro-magnétique, la pollution sonore, que ce soit lors de la phase de la mise en place des éoliennes ou de celle de son fonctionnement (bruit des pâles transmis à la colonne d’acier, bruit des moteurs des embarcations pour l’entretien, etc…).

Bref, vous l’avez compris, la définition d’énergie renouvelable ne s’applique pas à l’éolien offshore. Quel est donc l’intérêt de nous avancer ce domaine de production d’énergie comme LA solution à notre dépense qui ne cesse de croître ? Celui de profiter à une poignée de multinationales à grand renforts de subventions publiques, peut-être ?

 

Plus d’infos sur l’éolien industriel :

L’éolien industriel : une absurdité écologique, économique et sociale

Bilan carbone d’une éolienne, c’est pas top !